francoeur

Francoeur

                       

Que la pop harpistique règne sur vos cœurs.

Quiconque écoute la musique de Francoeur sera tenté de s’interroger : est-elle amazone ?
Est-elle conteuse ? C’est que l’artiste et son personnage ont de quoi surprendre. Son deuxième EP, « D’où vient le Nord ? », réalisé par Philippe Paradis est une invitation au pays de la mélancolie lumineuse. Un oxymore qui résume parfaitement sa musique et ses textes.

Francoeur fait voler les clichés en éclat. Avec elle, les étiquettes n’existent plus.
Elle aime la chanson française, elle fait de la pop – ce genre pourtant si vaste auquel elle apporte sa singularité. Son instrument de prédilection attire notre attention : elle s’accompagne à la harpe.
Dépouillée, mise à nue, enveloppée de subtiles nappes sonores, Francoeur assume ce parti-pris : « J’aimerai dépoussiérer l’image que l’on se fait de la chanson et de la harpe. » Les sonorités, oniriques et aquatiques, convoquent ce qu’il y a de plus intime en chacun de nous : notre part de rêve.
Même son écriture s’inspire du fantastique : celui de Barjavel, de Tim Burton ou de Tolkien.
Francoeur fait aussi la preuve qu’on peut parler de sujets mélancoliques sans être plombant.
Ses textes évoquent ces petites casseroles que l’on traine depuis l’enfance, nos peurs intérieures.
«Oh mon amour » et « Quand vient l’aurore » sont des variations autour des couples qui se forment et se déforment. « D’où vient le Nord » un hommage à ces rencontres amoureuses qui bousculent nos certitudes. Dans « Dessine-moi », petit concentré de douceur, c’est pourtant la faucheuse qui nous parle et nous invite dans une danse à la fois macabre et joyeuse. Mais Francoeur, ce sont aussi des révoltes. « Je reviens de loin » retrace l’histoire d’un migrant à la poursuite d’une inaccessible terre d’accueil. Souchon, avec « C’est déjà ça », a prouvé il y quelques années qu’il est possible d’écrire sur les choses dramatiques de façon très poétique. Quant au titre « Les
loups », peut-être le morceau le plus surprenant de cet EP, il dénote par sa production tribale et quasi chamanique.
A l’écoute de « D’où vient le Nord », on peut entendre à quel point Philippe Paradis a apporté sa sensibilité électro aux chansons de Francoeur. En ajoutant des touches parfois dansantes ou aériennes, il fait de cet EP un disque plein de vie et de nuances. Il permet à Francoeur de concilier son amour de la chanson française mélodique (Berger, Souchon) à la fougue d’une Aurora ou d’une Bat for Lashes.

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